L'Expérience selon les Young Gods, 1ère Partie -- on the Rocks, CultureWok  (09/06/2011) -- Permalink


A l’occasion de la sortie de leur nouvel album Everybody Knows, les Young Gods sillonnent les routes européennes proclamant ainsi que 
fort de leur vingt cinq ans de carrière, le monde doit savoir que l’avenir est devant eux, et qu’après un prélude acoustique sur Knock on Woods, ils sont toujours bel et bien des alchimistes des guitares passées à la machine.

C’est au Krakatoa que Franz Treichler (Chant) et Bernard Trontin (Batterie) me livrent leur point de vue sur le passé, le présent et bien entendu le futur…

 Le titre de votre dernier album Everybody Knows est assez mystérieux. Qu’est ce que cela signifie à vos yeux ? Est-ce qu’il y a quelque chose derrière ? Qu’est ce que tout le monde sait ?

 Franz Treichler : Pour nous, le titre était associé à la pochette, le monde à l’envers, sans dessus dessous, tout le monde sait la période que nous traversons aujourd’hui, le monde a perdu sa direction, son sens, pour être plus imagé. C’était dans ce sens, tout le monde sait, après beaucoup de questions peuvent y être associées comme par exemple comment réagir en tant qu’individu,  comment se situer par rapport à ça, où est ta place, ce genre de questionnement.

Il y a eu pas mal d’autres interprétations, on a un ami anthropologue qui lui est anglophone et qui interprétait Everybody Knows par « tout le monde sait ».  Car en ce moment, le monde scientifique accepte l’idée que le savoir n’est pas réservé qu’à l’être humain. Pour lui la vision vient du savoir. Notre graphiste quant à elle, parlait de l’information à échelle globale, l’instantanéité du savoir.

 Bernard Trontin : Comme pour DSK, on connait tout minute par minute, tout le monde sait en temps réel. On nous a dit que cela rappelait aussi kissing the sun.

 F.T : C’était un peu la même thématique, on se brûle les ailes et tout le monde le sait.

B.T : Il y a aussi une chanson de Leonard Cohen qui s’appelle Everybody Knows, sur l’album I am Your Man, tout le monde sait que les dés sont pipés, les textes sont supers.

 

Comment le public a-t-il réagi entre l’arrivé de l’étonnant Knock on Woods acoustique et ce dernier opus qui marque un retour électronique mâtiné de passages toujours acoustiques ?

 F.T : Quand on a fait l’acoustique, il y a eu un peu de scepticisme vu que l’on vient de quelque chose de frontal. Les gens avaient peur de venir voir les Young Gods en acoustique. Ca s’est surtout ressenti dans la branche Hardcore des Gods, qui est vite passée car l’intensité des concerts était là, la musique était la même mais jouée différemment. Cette frange est contente que l’on soit repassé à quelque chose de plus rock ou electro/machine. Globalement les gens attendaient qu’après Knock On Woods on revienne à un son plus  « Young Gods ». L’expérience  acoustique nous a apporté beaucoup aussi, on a essayé de mélanger ce qu’on venait d’apprendre pour ce nouvel album.

 B.T: Il y avait vraiment l’idée de départ. C’était précisément de ramener cette expérience acoustique au sein du format Young Gods, et voir si il y avait une greffe possible. On sentait que c’était possible et réalisable.

 F.T : Il y a toujours une idée de départ. C’était très collectif sur le dernier l’album, mais c’est la musique qui te guide, on a essayé beaucoup de choses acoustiques, si ça collait moins on enlevait les guitares, en refaisant différentes versions. On a eu deux parties acoustiques, tout s’est dessiné petit à petit, comme une mosaïque, ça donne envie d’aller dans une direction précise et y ajouter une complémentarité. Ce processus est très instinctif même si on part avec une ligne.

 

Interview à suivre prochainement...

Propos recueillis par Matthieu Bohers, de  On The Rocks Magazine.